Une réflexion, un souvenir, un hommage
Déjà un an que la vie m’a sciée en deux…
Il a fallu que je réapprenne à marcher seule et à ne pas tituber de ne pas avoir le bras de mon mari pour m’y appuyer.
J’ai été bénie d’avoir des enfants et des petits-enfants qui m’ont entourée de leurs tendresses, des amis, des voisins, des lectrices et lecteurs, tout un humus de relations humaines chaleureuses qui m’ont offert leur soutien, leurs bonnes pensées, leurs prières.
Quand la vie nous scie en deux, que reste-t-il ? Il reste ce que l’on a semé et arrosé. Et la récolte peut être abondante -- car la foi, l’espérance, et l’amour ne meurent pas.
Mon mari avait une belle voix de ténor et ce poème TREES de Joyce Kilmer mis en musique par Oscar Rasbach, était un chant qu’il aimait entendre et fredonner.
ARBRES
Je crois que je ne verrai jamais
un poème aussi beau qu'un arbre.
Un arbre dont la bouche affamée se presse
Contre la douce poitrine de la terre nourricière ;
Un arbre qui contemple Dieu toute la journée,
Et lève ses bras feuillus pour prier ;
Un arbre qui en été peut abriter
Un nid de merles dans sa ramure ;
Sur les branches duquel la neige se pelotonne ;
Qui vit intimement avec la pluie.
Des fous comme moi font des poèmes,
Mais Dieu seul peut faire un arbre.
Traduction libre : Danièle Starenkyj
Mon mari aimait aussi particulièrement son saule pleureur. Je dis bien « son » saule pleureur. Il l’avait planté tout fluet lors de notre arrivée dans notre propriété au centre du Québec, il y a tout près de 40 ans. Il était devenu au cours du temps un arbre magnifique. Il se plaisait à l’observer et, peu importe la saison, il le trouvait toujours beau. Cet arbre nourrissait son goût de l’esthétique mais aussi, comme le dit le poème, sa réflexion spirituelle.
Que la sérénité et l’apaisement pénètrent dans votre cœur. La vie a un sens. Pourquoi passerait-on à côté ?
© 2022 Danièle Starenkyj
Photographie : Stefan Starenkyj
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