ILS SONT JEUNES, CURIEUX ET SOBRES. POURQUOI ?
Ils ont 40 ans et moins. Ils savent viscéralement que la vie est fragile. Ils ressentent le besoin de préserver au mieux celle qu’ils ont.
Ils croient à la globalité de la santé. Un esprit sain dans un corps sain. Ils veulent du bio, de l’écolo, du local en tout, autant que possible : alimentation, produits de maquillage, produits de nettoyage, vêtements, bicyclettes et voitures électriques. Le bien-être est un objectif sérieux. L’alcool ne répond pas à ces critères.
LE MOUVEMENT DE LA CURIOSITÉ SOBRE
Les bars secs, les boissons sans alcool ont la cote. Les millénariaux et la génération Z ne veulent plus faire les choses que tout le monde fait, les « choses attendues ». L’abstinence d’alcool s’inscrit dans une suite d’abstinences raisonnées – de sucre, de tabac, de sexe. Les activités où la consommation d’alcool est la seule source de plaisir vont à l’encontre de leur recherche d’authenticité. Les rencontres, les conversations, les relations sous l’influence de l’alcool manquent de profondeur. Avec leurs conséquences souvent désastreuses, elles démolissent une image de soi que l’on veut propre. Elles vont à contresens du besoin d’être au contrôle de ses actes. Ces jeunes veulent un monde meilleur mais sans avoir la conviction qu’ils y arriveront. Alors ce qui compte c’est aujourd’hui, avec le désir d’essayer de ne pas ajouter aux douleurs d’une terre déjà très mal en point.
LE MESSAGE AUX BABY-BOOMERS
Cette génération curieuse et sobre est-elle le message dont les baby-boomers ont besoin pour perdre la FOMA – la peur de manquer d’alcool ?
Le confinement de la COVID-19 a entraîné une augmentation importante de la consommation d’alcool chez un bon nombre d’adultes, et particulièrement chez les femmes. Le stress, la solitude, l’anxiété, la dépression, le télétravail, la surcharge familiale, en ont amené beaucoup à chercher – en vain – un apaisement dans un verre, puis, inévitablement, plusieurs… Les messages publicitaires sur l’alcool—pleins de sourires et de convivialité -- demeurent aussi mensongers aujourd’hui que ceux sur le tabac, à l’époque.
Pour contrer une catastrophe sanitaire, les instances de santé publique dans plusieurs pays, dont le Royaume Uni, ont très récemment mis sur pied des campagnes renouvelées d’information sur les effets délétères de l’alcool. Car si pour certains choisir de rester sobres c’est tendance, c’est branché, pour des millions d’autres personnes, c’est une question de vie ou de mort.
Le message du THE LANCET ONCOLOGY, 2018
→ « Le niveau de consommation qui minimise le risque d'un individu est de 0 g d'éthanol par semaine, en grande partie en raison du fait que les effets protecteurs estimés pour les cardiopathies ischémiques et le diabète chez les femmes sont contrebalancés par des associations monotones avec le cancer. » Il n’existe « aucun niveau de consommation d’alcool sans danger. »
Le message du NATIONAL CANCER INSTITUTE (É.-U.), juillet 2021
→ « Le programme national de toxicologie du ministère américain de la santé et des services sociaux classe la consommation de boissons alcoolisées parmi les substances cancérigènes connues pour l'humain. »
→ « Des schémas clairs sont apparus entre la consommation d'alcool et le développement des types de cancer suivants : cancers de la tête et du cou (cavité buccale, larynx, pharynx) ; cancer de l’œsophage ; cancer du foie ; cancer du sein chez la femme ; cancer colorectal. »
Le message dans ALCOHOLISM: CLINICAL AND EXPERIMENTAL RESEARCH, janvier 2020
→ « Le nombre de décès causés par l'alcool en 2017 (72 558) est similaire à la crise de santé publique des décès par surdose de drogue - un peu plus de 70 000 Américains sont morts de drogues comme l'héroïne et le fentanyl en 2017. »
Le message de l’OMS, octobre 2021
→ « L'alcool est une substance toxique et psychoactive ayant des propriétés génératrices de dépendance. » « L'alcool a des effets toxiques considérables sur les systèmes digestif et cardiovasculaire. » « L'alcool, en tant qu'immunosuppresseur, augmente le risque de maladies transmissibles, notamment la tuberculose et le VIH. »
« Les risques augmentent largement de manière dose-dépendante avec le volume d'alcool consommé et la fréquence de la consommation, et de manière exponentielle avec la quantité consommée en une seule occasion (la beuverie). »
Un nouveau message de THE LANCET ONCOLOGY, 2021
→ « Si la plupart des cancers liés à la consommation d'alcool concernent des personnes qui boivent plus de deux verres par jour, plus de 100 000 cas dans le monde concernent des personnes qui boivent moins en moyenne. »
« Les trois quarts des cancers liés à l'alcool ont été diagnostiqués chez les hommes. La plupart de ces cas étaient des cancers du foie et de l'œsophage. Le cancer du sein était le plus fréquent chez les femmes. »
« Ces nouvelles conclusions interviennent alors que la consommation d'alcool a connu un pic pendant la pandémie. Près des deux tiers des Américains interrogés l'année dernière ont déclaré que leur consommation d'alcool avait augmenté. Pour de nombreuses personnes qui utilisaient l'alcool pour faire face à la situation d'une manière ou d'une autre, la consommation d'alcool a augmenté de manière significative après la pandémie. »
« On estime qu'il y a un décalage de 10 ans entre la consommation d'alcool et le diagnostic d'un cancer lié à l'alcool, de sorte que les médecins estiment que l'impact de la pandémie n'est pas clair. »
Le message de GLOBOCAN statistiques mondiales sur le cancer (2020)
→ « La consommation de boissons alcoolisées est liée de manière causale aux cancers des voies aérodigestives supérieures (cavité buccale, pharynx, larynx et œsophage) et aux cancers du côlon, du rectum, du foie et du sein féminin. »
« La consommation d'alcool augmente fortement pendant l'arrêt de la pandémie (COVID-19) ; la consommation excessive d'alcool chez les femmes augmente de 41 %. »
Le message du journal scientifique NATURE, 2020
→ « Nous avons trouvé une association directe entre la consommation modérée d'alcool et la diminution du volume cérébral au début de l'âge moyen, tant chez les hommes que chez les femmes. (…) Une analyse systématique récente sur la consommation d'alcool et la charge de morbidité mondiale suggère que le niveau de consommation qui minimise les pertes de santé est nul. Le risque que représente une consommation même modérée d'alcool sur le cerveau ne doit pas être négligé. »
CONCLUSIONS
• Réjouissons-nous du choix de la jeune génération d’être sobre. Elle veut favoriser un environnement à faible teneur en toxines, et sur la liste de choses à ne pas faire dans ce sens, figure logiquement l’évitement de l’alcool, une substance toujours toxique, addictive, cancérogène et tératogène, sous toutes ses formes. Il est bon pour la santé mentale d’être en accord avec soi-même.
• « Les effets néfastes de l'alcool ne se limitent pas à la santé, mais s'étendent aux familles, à la criminalité et aux troubles de l'ordre public, ainsi qu'au lieu de travail. Des preuves démontrant l'étendue et l'ampleur des dommages causés par l'alcool à d'autres personnes que le buveur sont de plus en plus nombreuses. » Pensons sérieusement aux effets tératogènes de l’alcool sur le sperme et sur le fœtus – trouble du spectre de l’alcoolisme fœtal (TSAF).
• « Ces maladies liées à des comportements malsains, facilitées par des environnements malsains et alimentées par des intérêts commerciaux faisant passer la valeur actionnariale avant les conséquences humaines tragiques, constituent le principal problème de santé du 21e siècle. » (No level of alcohol consumption improves health, The Lancet, 2018).
©2021 DANIÈLE STARENKYJ
POUR UN PROGRAMME GLOBALE DE SOBRIÉTÉ VOIR :
* Starenkyj Danièle, LA SANTÉ TOTALE, « L’abstention raisonnée » et « Les voies vers la sobriété », Orion.
* Starenkyj Danièle, RÉFLEXIONS POUR UNE VIE MEILLEURE, « La puissance de l’abstention », Orion.
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