PROBIOTIQUES OU PRÉBIOTIQUES ?
La neige semble pressée de s’installer cet automne. Les campagnes d’information sur la grippe ont débuté et vous cherchez un produit « naturel » pour vous protéger des maux hivernaux. Ainsi, vous vous attardez peut-être auprès de produits aux étiquettes signalant qu’ils contiennent des probiotiques ?
LES PROBIOTIQUES
Les probiotiques sont des bactéries bénéfiques présentes dans beaucoup de plats traditionnels-- choucroute, pain au levain, miso, sauce Tamari, et bien d’autres encore – dont la fabrication artisanale et ancestrale dépendait des bonnes bactéries fermentantes produisant un goût acide. Grâce à cette méthode, les aliments étaient protégés de l’action des mauvaises bactéries, ils avaient une longue durée de vie, et ils comportaient une très grande diversité de bactéries saines.
Aujourd’hui, l’industrialisation a produit des probiotiques fondés sur quelques bactéries de laboratoire sélectionnées individuellement. Et bien des aliments, autrefois conservés grâce aux bonnes bactéries, sont maintenant conservés avec du vinaigre aux effets néfastes sur les bactéries saines.
Les probiotiques ne sont pas très résistants à la digestion gastrique et seule une petite proportion de ces bactéries arrive vivante dans le gros intestin. Leur action est donc plus ou moins efficace sur les cellules immunitaires, entre autres. C’est ce qui explique qu’en Europe, les slogans publicitaires vantant les effets bénéfiques sur l’intestin de certains produits alimentaires avec probiotiques ont été interdits. Il reste que ce qui est vraiment efficace sur de multiples problèmes de santé physique et mentale, ce sont les bactéries vivantes des aliments fermentés naturellement (fermentation lactique).
Les probiotiques cultivés en laboratoire restent bénéfiques, mais dès que l’on cesse d’en prendre, ils disparaissent de notre intestin qui retrouve sa population habituelle malsaine ou insuffisante. Les probiotiques constituent une cure de soins utiles, mais qui ne touche pas vraiment le microbiote pour le bonifier radicalement.
ALORS ?
Nous devons nous tourner vers les PRÉBIOTIQUES qui, eux seuls, favorisent un microbiote sain, à peu de frais, simplement et… délicieusement.
Les prébiotiques sont la nourriture optimale des bonnes bactéries intestinales. Ils favorisent leur croissance et fortifient leur pouvoir de combattre les mauvaises bactéries – celles qui sont en lien avec l’obésité, les cancers, le diabète, les maladies cardiovasculaires, les troubles mentaux dont la dépression, l’autisme, l’hyperactivité, la schizophrénie, mais aussi, alors que les recherches sur le microbiote s’approfondissent, l’asthme, les allergies, les maladies auto-immunes, et bien sûr, les nombreuses maladies des intestins : maladie inflammatoire chronique, polyarthrite rhumatoïde, maladie de Crohn, etc. En effet, le lien de cause à effet entre ces maladies et le microbiote est d’autant plus affirmé que ce dernier est pauvre, « maigre », peu diversifié.
Les prébiotiques, nourriture indispensable des bactéries saines sont très naturellement les FIBRES alimentaires qui ne pouvant pas être assimilées au niveau de l’intestin grêle se retrouvent dans le gros intestin et offrent à nos hôtes bienveillants un festin ! La santé, c’est DONNANT DONNANT ! À permettre à nos bactéries de manger à leur faim, elles nous remercient profusément tant elles nous sont reconnaissantes :
Elles produisent des vitamines (dont la B12).
Elles fabriquent de petits acides gras (acide butyrique) dont elles enduisent les villosités intestinales qui se fortifient et grossissent favorisant une meilleure assimilation de nos aliments, et diminuant l’inflammation de la paroi intestinale, et sa malheureuse porosité.
Elles peuvent fabriquer des antibiotiques, des anticorps en petites quantités et des hormones (dont la sérotonine).
Elles maintiennent le pH de l’intestin qui est un pH plus acide qu’alcalin, et le rendent ainsi hostile aux mauvaises bactéries, celles qui nuisent à la santé de la paroi intestinale et affaiblissent les cellules immunitaires.
Elles nous aident à dire adieu aux bactéries barbares 1 et à leurs gaz toxiques– indole, phénol et ammoniaque -- qui envahissent notre sang, et s’attaquent particulièrement au foie -- en submergeant ses capacités de détoxication -- aux articulations et au cerveau.
De grâce, pensez-y, les 100 000 milliards de bactéries de notre microbiote ont besoin de respect. Donnez-leur à manger : les fruits, les légumes, les céréales entières, les légumineuses, les noix, les graines sont les seuls aliments qui comportent des FIBRES dont elles raffolent. Cessez de les étouffer et de les paralyser avec un excès de protéines animales, avec des produits raffinés et des produits ultra-transformés, tous dépourvus de FIBRES.
Assurez-vous une protection NATURELLE et puissante contre les maladies inflammatoires, métaboliques et comportementales. Mettez à votre menu et à celui de votre microbiote, particulièrement en hiver, ces aliments très riches en PRÉBIOTIQUES, les RACINAGES : pommes de terre, panais, carottes, betteraves, poireaux, oignons, navets, topinambours… et pour commencer du bon pied, voici une recette délicieuse à consommer régulièrement en la bonne compagnie de vos bonnes bactéries.
TOPINAMBOURS RÔTIS 2
Couper en tranches les racines non pelées bien lavées. Les faire rôtir à la poêle dans un peu d’huile d’olive avec un oignon émincé. Couvrir. Ne pas trop cuire. Assaisonner de sel et persil frais. Savourer le goût délicat de cet « artichaut du Canada », originaire du Haut Canada et cultivé par les Amérindiens. Mais il s’appelle aussi « artichaut de Jérusalem », « soleil tubéreux » ou encore « poire de terre ». Choisissez le nom qui vous plaît… mais mangez-en régulièrement !
© 2019 Danièle Starenkyj 1. Starenkyj D., MON PETIT DOCTEUR, « Quand les barbares envahissent… », ORION. 2. Starenkyj D., LE BONHEUR DU VÉGÉTARISME, « Les racinages », p.243-263, ORION.